« Comment exister avec un général putschiste largement réélu démocratiquement ? »

Rappel succinct des épisodes précédents : Alors que les militaires au pouvoir en Mauritanie depuis la chute du premier président du pays organisaient des élections démocratiques en positionnant un candidat de leur choix, l‘histoire et les querelles de palais (de casernes) devaient les remettre rapidement aux affaires.
Le plus malin, celui qui mangea les châtaignes alors que d‘autres les avaient sortis du feu, réussit à s‘imposer, puis à se faire élire (non sans se mettre en retraite de l‘armée).

Sans surprise, Mohamed Ould Abdel Aziz a été réélu, à 81,89% du suffrage exprimé, à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle du samedi 21 juin 2014. Suivi de loin, mais non sans surprise, du candidat Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’IRA, organisation des droits humains non reconnue, avec 8,67% des voix. Boidiel Ould Hoummeid et Sarr Ibrahima ont eu respectivement, 4,5% et 4,44%, et enfin l’unique femme de l’élection avec 0,49% des suffrages exprimés.

Le meilleur scrutin possible…

B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des tas d’autres choses. Le taux de participation à l’élection présidentielle qui vient de finir a été présenté comme un véritable enjeu. Comme s’il voulait dire quelque chose dans un pays où le candidat du système tient les choses en mains, bien en amont et en aval du jour de scrutin. Le scrutin devient de fait une formalité. Un passage. A vide. Et dans le vide.

Où est passée l’opposition boycottiste ? Où est surtout passé le forum national pour la démocratie et l’Unité (FNDU) qui regroupe la majorité des partis de l’opposition qui avaient appelé au boycott de la présidentielle du 21 juin ?
Depuis son point de presse tenu samedi 21 juin dans l’après midi, le FNDU observe un silence complet.

Ils sont quatre, un français, trois mauritano-sénégalais.

Ils travaillent ensemble pour démanteler la Mauritanie, la réduire en pièces. Chacun a son rôle, tient sa place, joue sa partition, déteint par son style sur leur entreprise. Mais l’objectif est le même. La mascarade électorale en cours a au moins un mérite : elle a mis à nu leur projet satanique, mettre fin à la Mauritanie. Qu’à Dieu ne plaise !

Du temps d‘un ancien président socialiste, que les irrespectueux guignols de l‘info avaient baptisé « Dieu », les grévistes et manifestants français (déjà) répétaient dans la rue ces slogans pas très catholiques : « Donne-nous, Mitterrand, notre pain quotidien ! » et « Dieu à l’Élysée, Mitterrand aux cieux ! ». Mais cet Olympien à la force tranquille, qui avant de mourir déclarait croire aux « forces de l‘Esprit », avait bien trop d‘esprit pour se laisser ainsi auto-proclamer « Dieu ».

Samedi prochain, 21 juin,  se jouera le premier – le dernier sans doute- tour de l’élection présidentielle en Mauritanie. Cinq candidats en lice. Qui ont eu, chacun son temps d’antenne réglementaire, durant toute la campagne. C’est l’unique point commun. Sur le terrain, il y a une présence peu enthousiasmée, c’est vrai, du candidat à sa propre succession, Mohamed Ould Abdel Aziz.

“ Voilà l’homme tout entier s’en prenant à sa chaussure…”

B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des tas d’autres choses. “ Voilà l’homme tout entier s’en prenant à sa chaussure alors que c’est son pied le coupable.” C’est une phrase dite sur la bouche de Vladimir, s’adressant à Estragon, son compagnon d’attente, dans la célèbre pièce théâtrale  de Samuel Becket, “En attendant Godot.”

Rabat, la capitale du Maroc, a abrité, les 16 et 17 juin courant,  une rencontre internationale sur la stabilité dans le Sahel et le Maghreb. Une rencontre qui a regroupé des représentants de la société civile, les femmes, les jeunes, les aînés et les entrepreneurs dans les pays du Maghreb et ceux du Sahel Sahara.

Dans sa grande entreprise de manipulations, de manœuvres et de manigances exercées sur les  hommes et les institutions de la république, le général  Mohamed Ould Abel Aziz et son gouvernement ont encore frappé dans le secteur de la pêche en publiant un arrêté qui reporte la reprise des activés de la pêche artisanale et industrielle, initialement prévue le 15 juin, pour une période de 10 jours.