Un peu plus d’un mois après l’entame du second et dernier mandat présidentiel et l’opinion publique mauritanienne est gagnée chaque jour par un plus d’inquiétudes, un plus de questionnements. Il  y a comme un fossé, sans fonds, qui se creuse entre celui qui tient le pays en main de fer et son peuple. Un écart qui balaie d’un revers de la main le ‘’mielleux ‘’ discours officiel, prenant  ainsi siège entre ce dernier et la réalité quotidienne, cruelle réalité des Mauritaniens.

Les rires de la lutte contre la gabegie…

B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des tas d’autres choses. Le gouvernement vient de faire sa  rentrée  avec un projet de décret portant création du comité de suivi de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption. La lutte contre la corruption et la gabegie est un thème cher à Mohamed Ould Abdel Aziz. Cher, aussi, à certains de ses collaborateurs. Depuis son  arrivée au pouvoir, il n’a cessé de remuer cette question de long en large.

Je ne sais pas qui a parlé. En tout cas, quelqu’un a parlé. Et pas n’importe qui. Quelqu’un  qui  vient d’en-haut. Des hautes cimes du pouvoir. Quelqu’un a ouvert les malles, comme pour  paraphraser l’ex de François Hollande, qui reprend, elle, dans son livre  ‘’Merci pour ce moment’’, un petit conseil de Philippe Labro.  En ouvrant les malles, le quelqu’un qui a parlé a ouvert des mots.

Au moment où on évoque le démarrage imminent des activités de la Bourse des Valeurs Mobilières de Nouakchott (BVMN), le système bancaire mauritanien fait parler de lui. En mal. Mauris-Bank connait des difficultés financières et les actionnaires de Tamkeen Bank n’ont pas libéré le capital de leur banque à temps et ont perdu, de facto, leur agrément. 

Une délégation de la SMPCP se trouve depuis quelques jours à Las Palmas (Espagne) pour discuter de la vente de son stock de poisson à la multinationale japonaise Mitsubishi. Cette dernière a fait une nouvelle proposition pour acheter le produit national accumulé depuis quelques mois dans les usines de congélation. Cela pourrait être le début d’une solution à la crise de commercialisation de notre stock de poisson. Dix mille tonnes.

Radicale pour une action globale (RAG) est cette formation politique que les amis politiques de Birame Ould Abeïdi, le nouveau dirigeant haratine qui fait des vagues et qui a récolté presque 8% des suffrages à la dernières présidentielle, ont essayé de lancer l’année dernière et qui a été rejetée par le ministère de l’Intérieur, au motif d’être ‘’communautaire’’. Dopés par leur ‘’réussite’’ au scrutin présidentiel dernier, les amis de Ould Abeïdi récidivent.

Le gouvernement de  Yahya Ould Hademine, le tout nouveau premier ministre, qui a succédé à l’inamovible Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf ( 2008- 2014), a été rendu public, tard dans la soirée du jeudi à vendredi dernier, à la veille du week-end hebdomadaire.
La grande surprise était le débarquement de Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf,  l’unique premier ministre, jusqu’ici, quatre fois reconduit par Mohamed Ould Abdel Aziz.

Les tumultes présidentiels…

B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des tas d’autres choses. Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, premier ministre depuis toujours ou presque sous le mandat et l’avant mandat écoulés de Mohamed Ould Abdel Aziz est parti. Serait-ce la fin d’un amour à la fois complexe et complice entre deux hommes qui seraient liés par beaucoup plus qu’une histoire de forage ?

C’est presque une coutume chez nous : la présence d’un numéro “Deux’’ au pouvoir à côté du numéro “Un”. Dans les années quatre vingt, Maaouiya secondait Ould Haïdalla, avant de le destituer le 12 décembre 1984. Le même scénario allait se répéter bien  des années plus tard lorsqu’il a été, lui,  aussi, écarté, le 3 août 2005, par son second, Ely Ould Mohamed Vall.

Les Forces de Libération Africaine de Mauritanie (FLAM), tiennent un congrès sous le thème «de la mutation »  les 29 et 30 août prochain à Nouakchott. Il s’agit de la première manifestation du mouvement d’un tel  niveau depuis la décision de redéploiement au pays, il y a quelques années, et le retour de la direction sur place.
C’est dire toute la valeur symbolique de ces assises, qui doivent apporter un large éclairage et une série de réponse par rapport à certaines questions existentielles.