De notre envoyé- Le pays de la Teranga est en pleine ébullition et vit pleinement le second tour de la présidentielle qui aura lieu le 25 mars prochain. Toutes les attentes, mais aussi toutes les craintes ! Tout le monde s’interroge sur la suite d’un processus électoral qui a été –heureuse surprise- calme au premier tour. Et surtout si une nouvelle alternance verra le jour au Sénégal…

Le monde politique mauritanien bouge. Le pouvoir bouge de son côté, vers son côté, celui que lui indique l’aguille de sa boussole du moment : Nouadhibou. La Coordination de l’Opposition Démocratique, elle aussi, bouge vers son côté, vers où se pointe l’aiguille de sa boussole : Nouakchott.
Deux rendez-vous, deux lieux symboliques, deux dates qui se succèdent.

A peine ouvert lundi dernier, le procès de l’ancien commissaire aux droits de l’Homme, Mohamed Lemine Ould Dadda, a été renvoyé à la prochaine session –on se sait pas quand ?- de la Cour criminelle. Les avocats de la défense, Me Ebetty et Me Ichiddou, avaient tout de même saisi l’occasion pour engager une grande bataille sur la détention ‘’arbitraire’’ de leur client.

La décision présidentielle était tant attendue. Elle n’était pas des plus élégantes, parmi les décisions présidentielles qui savent rivaliser, à merveille, dans la sphère de l’inélégance. Mais elle était nécessaire. Vitale et nourricière, elle l’était, pour mon Président, en tout cas. Privative et dégradante, elle l’était, pour les ministres. La décision.

Jeudi dernier (1er janvier), la télévision nationale a passé, à la surprise générale, un débat qui rompait complètement avec ses habitudes en la matière et avec sa ligne rédactionnelle collée aux préoccupations du pouvoir –tous les pouvoirs. On continue de se demander s’il s’agissait d’une réelle volonté d’ouvrir enfin ce ‘’machin’’ au débat contradictoire,

A t-il hésité un moment ?  S’est il posé des questions ? Imaginez un peu Bouazzizi devant l’inéluctable !  Le regard affolé, les mains tremblantes, la fièvre agitant tout le corps, une énorme colère en fusion, un ras-le bol indescriptible, une envie de dégueuler par tous les pores, un mépris profond de tout ce qui l’entoure et puis….

L’Espace de Rencontres et d’Echanges autour des questions des violences faites aux femmes et aux filles vous informe qu’il organise une marche pour les femmes Mauritaniennes le 08 mars à 13h en face de la BMCI (anciens blocs) sur l’axe de la wilaya-Présidence. La marche débute à 15 h sous le thème : « toutes unies pour éliminer les violences contre les femmes et les filles ».

Si le dialogue politique tenu, en novembre dernier, a été, souvent, présenté, à l’opinion, dans des envolées bien euphoriques, comme un choix national stratégique, aujourd’hui, il perd, en tout cas, de plus en plus de  pertinence. Ce n’est pas la Coordination de l’Opposition démocratique (C.O.D) qui en a boycotté les assises, qui n’y a pas cru, qui n’y croit toujours pas, qui fait ce constat.

Mon Président était très en colère contre ses ministres, semble-t-il. Jeudi avant dernier, au cours du conseil des ministres hebdomadaire, il les a traités de toutes les abjections. Des méchancetés inouïes. Il était fâché. L’un de mes amis ministres, par ce que j’en ai, plusieurs, qui me font de ces confidences, depuis que mon nom est apparu sous cette chronique, m’a dit que ‘’le spectacle était  insoutenable’’.

Dopée par la réussite de ces derniers déplacements à l’intérieur du pays, particulièrement à Aleg où elle avait, de l’avis de tout le monde, tenu un méga meeting que la ville n’avait jamais connu auparavant, la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) veut enchainer ses activités à travers une tournée de ses dirigeants dans les régions du Nord.