Samedi dernier (17 juin), les partis de l’opposition ont battu le pavé à Nouakchott, pour la deuxième fois, en moins d’un mois. Objectif affiché : l’annulation des élections régionales, législatives et municipales de mai dernier. Un scrutin qui, selon eux, a connu une fraude sans pareille mesure dans les anales de l’histoire électorale, pourtant mouvementée, du pays.
Les anciens grands partis ‘’légendaires’’ de l’opposition, qui animèrent la scène politique au long des trois dernières décennies, sont sortis bredouilles. Sans aucun député au sein de l’hémicycle. Depuis, les dirigeants de ces formations n’en décolèrent pas et semblent décidés de hausser le ton. Quitte à rompre l’entente jusqu’ici cordiale avec le président Ghazouani.
Dans sa dernière marche, l’opposition a brandi des slogans qui dépassent largement le sujet des élections tels que la ‘’fin du régime militaire, la reprise des enquêtes sur les tueries de la police, la corruption…)
Le ton radical et la revendication d’annulation du scrutin n’ont pas pourtant empêché les 27 députés issus des partis de l’opposition de répondre présents à la convocation, ce lundi 19 juin, de la nouvelle Assemblée nationale pour élire son président. D’ailleurs, ils ont même décidé, au cours d’une réunion tenue dimanche au siège du parti islamiste, de présenter un candidat au perchoir…
Est-ce que cette position ne voudrait elle pas dire qu’il s’git d’une forme de reconnaissance des résultats ‘’décriés’’ de la récente consultation électorale ? Certainement ! Mais cela ne doit pas être célébré comme une défaite de l’opposition ou une victoire de la majorité. Le scrutin a été en effet chaotique. Ce qui n’est peut être pas la responsabilité du pouvoir mais plutôt mais bien celle de la CENI qui est tout simplement carante…
Même s’il est fort difficile de songer à une éventuelle reprise des élections, comme l’exige l’opposition, une intervention du président de la République, qui consiste à dissoudre ce machin, serait pour le moins salutaire. En plus de la préservation du climat de la paix, cette mesure contribuera sans doute à préserver la sérénité et l’entente sur la scène politique qui a déjà les eux braqués sur l’échéance présidentielle qui tape à la porte…
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