D’une santé recouvrée, en pleine forme, se livrant à son sport physique habituel, quelques kilomètres de course, quelquefois, en costume, tiré en quatre épingles, tantôt, à un état moribond, diminué, décrépi, méconnaissable, par moment, on n’arrive, véritablement plus,  à retenir une image fixe, du président de la République, évacué, en France, depuis vingt cinq jours, à la suite de l’accident dont il a été victime, le 13 octobre dernier, non loin de la capitale.

Erreur de tir ou erreur de précision…

Le lieutenant, El Hadj Ould Hmoudi Ould Hmeïda, le jeune officier qui a tiré, officiellement, le 13 octobre précédent, par erreur, sur le président Aziz a reçu, jeudi dernier, de la part de l’intendant de l’armée nationale, un montant de trois millions cinq cent mille ouguiyas, par erreur, sans doute, et un billet aller- on n’est pas sûr du ticket retour - pour une formation en Chine, très plausiblement, par erreur.

Qui donc  va nous inviter au banquet de la tempérance ? Les appétits et les peurs ont fait remonter l’adrénaline des uns et des autres. Ils ne voient plus  que béance du trône, ils ne ressentent plus que douleur des positions chancelantes ou combats à mener pour ravir des places.  Ils ne savent pas raisonner .Je le disais : notre classe politique est malade. Je le répète : notre classe politique est malade.

Depuis quelques années, les villages des communes du Gorgol et du Guidimakha assistent à de véritables exodes des hommes, qui partent dans de plus importantes agglomérations, à la recherche d’emplois, pour faire face aux récurrentes crises alimentaires dans ces zones. Les vagues de divorces sans précédent, accentuent aussi le phénomène. Reportage.

Aujourd’hui, dix-sept jours après l’évacuation, en France,  du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, à la suite, d’au moins une blessure grave, les Mauritaniens continuent de poser davantage de questions  sur sa santé, sur la date de son retour au pays. En l’absence d’une communication officielle fiable, la rumeur semble être l’unique source qui s’offre à l’opinion pour alimenter ses thèses et  hypothèses sur la santé du président.

Une balle pernicieusement intelligente…

B’ il a dit et redit des tas de choses sur le feuilleton présidentiel. Au commencement fut la balle. La balle officiellement accidentelle. Pernicieusement intelligente. Qui sortit, un soir du 13 octobre 2012, non loin de Toueïla, à quelques quarante kilomètres, au nord de la capitale,  du fusil d’un jeune officier mauritanien. Puis perça la cage arrière du véhicule tout terrain du président de la République.

Ils émergent. De plus en plus. Des petits présidents, ils émergent. En l’absence du président la rectification continue. La continuité de la rectification. Ici, en Mauritanie, elle continue. Les militaires s’en chargent à merveille. On les a vus, l’autre soir, à la TVM, au cœur de la chose. Ils rectifiaient. Ils étaient deux.

Depuis quelques jours, certaines voix s’élèvent dans l’opinion pour réclamer des informations sur l’état de la sante du président de la République. Et même plus que cela, évoquent la thèse de la vacance du pouvoir… La blessure du président Aziz a suscité la compassion de tous les acteurs politiques. Même l’opposition radicale avait décidé de suspendre ses activités de protestation.

L’histoire nous apprend longuement sur les maladies des gouvernants. Médecins, charlatans et  sorciers entouraient les grands  de ce monde, invoquaient, le ciel, les démons ou leur science et entouraient leurs illustres patients du plus grand des secrets. Plus récemment des malades célèbres ont dirigé le monde sans rien dire bien sûr de leurs douleurs secrètes.

Presque entièrement absente de la scène politique, depuis plus de trois mois, la Coordination de l’opposition démocratique (COD) parait avoir saisi l’occasion offerte par la blessure du président Aziz pour tenter de se remettre en scelle. Elle appelle, jeudi à Nouakchott, à un meeting populaire et envisage de lancer une initiative politique adressée à tous les acteurs.