Editorial
Samedi dernier (17 juin), les partis de l’opposition ont battu le pavé à Nouakchott, pour la deuxième fois, en moins d’un mois. Objectif affiché : l’annulation des élections régionales, législatives et municipales de mai dernier. Un scrutin qui, selon eux, a connu une fraude sans pareille mesure dans les anales de l’histoire électorale, pourtant mouvementée, du pays.
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Kaber Hachem |
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Jeudi, 19 Avril 2012 11:10 |
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La Ligue des Ecrivains et Littéraires mauritaniens a fait élire un nouveau bureau. Kaber Hachem qui pendant plus de vingt ans a dirigé cette association a choisi de ne pas se représenter. Je tiens à saluer ici ce poète dont l’écriture subtile et fleurie a enflammé l’imagination de bien de mauritaniens. La poésie de Kaber Hachem, empreinte de traditions sahariennes et de senteurs orientales, a depuis prés de trois décennies caressé nos oreilles et ravi nos imaginations.
La voix de ce journaliste nous était familière grâce à Radio Mauritanie, mais ses poèmes sont aussi rentrés en nous car ils font maintenant partie de notre référentiel culturel. . Kaber Hachem a donné une âme à une association qui sans lui serait restée vide et désossée comme bien d’autres. Depuis plusieurs années, la Ligue fait éditer chaque année, à ses frais, plusieurs de ses écrivains, elle publie une revue culturelle très riche, elle organise un festival annuel des plus réussis. Kaber Hachem avec la modestie des hommes de culture (qui est en fait bel orgueil) a su à chaque fois gérer les contradictions, prêter oreille à toutes les voix, s’ouvrir surtout à la jeune génération de poètes qui frappait impatiente à la porte de la Ligue. C’est certainement pour laisser place aux jeunes, et ouvrir de nouvelles voies à la Ligue que Kaber Hachem, a choisi de s’en aller. Le nouveau président de la Ligue n’est pourtant pas très jeune, mais c’est un immense poète. Ould El Moualla, est considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs poètes hassanophones d’aujourd’hui. Son arrivée à la tête de la Ligue préfigure peut être la nouvelle poussée identitaire dans la littérature mauritaniens : la poésie hassaniya se libère de plus en plus de son cachet « populaire » et s’affirme, dans toute la région, comme une poésie aussi forte, aussi « vraie » et aussi belle que la poésie arabe classique. Cela dit Ould Moualla fait aussi de la poésie arabe classique ; mais les mauritaniens retiennent surtout qu’il reste le plus grand représentant vivant de « Lebeîr » genre poétique des plus beaux et des plus ardus. C’’est l’émission « El Beda’e» qui l’a fait le plus connaitre au grand public. Son bref passage comme Ministre de la Culture sous le gouvernement de Sidi Ould Cheikh Abdallahi ne l’a parait t il pas beaucoup marqué. Le nouveau bureau de la Ligue voit cependant la rentrée fracassante de jeunes poètes, qui comme Ouleid Nass Ould Hennoun, le nouveau Premier vice-président savent se libérer des règles anciennes et créer une littérature qui accompagne aujourd’hui. Cependant la Ligue des Ecrivains et Littéraires Mauritaniens reste toujours prisonnière de l’esprit « million de poètes » qui donne des galons à tout manieur de la rime et ignore superbement les genres littéraires autres que la poésie. Elle possède aussi des structures trop lourdes, un Bureau et un Conseil pléthoriques. Elle ne fait surtout pas de distinction entre un chroniquer occasionnel et un écrivain, ce qui fait qu’elle a certainement plus d’adhérents que bien des partis politiques. Mais elle existe et perdure, et c’est là peut être une autre belle prouesse littéraire de Kaber Hachem.
Beyrouk |
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